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valerie_troost gallery Oostende O.10
| BLOMMEN (the power of a flower)

BLOMMEN (the power of a flower)
group exhibition with:
Chris Meulemans
Eline Willemarck
Frederic Geurts
Pat Harris
Reinhard Doubrawa
Thomas Bogaert
with an essay by Koen Van Synghel
Blommen
the power of a flower

08.06.2025 - 20.07.2025

Sunday 08.06.2025 | 2 - 6 pm opening drinks in the presence of the artists

exhibition pictures by Davide Pastore

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Blommen

En waarom naar bloemen kijken

Et pourquoi regarder les fleurs


Sag mir, wo die Blumen sind

Mädchen pflückten sie geschwind

Wann wird man je versteh'n?

Wann wird man je versteh'n?


Avant d’aborder les artistes contemporains qui réalisent des « œuvres florales », mettons de côté le romantisme qui entoure les fleurs.


Ces dernières années ont été marquées par des reportages réguliers sur la culture des fleurs, en particulier aux Pays-Bas, qui, en plus d'être un grand producteur de tulipes, est également un acteur mondial du commerce et de la culture des fleurs à l'étranger. L'industrie des fleurs évoque aujourd'hui des souvenirs du colonialisme, tels que les abus commis dans les plantations d'épices de l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture. En effet, la culture des fleurs dans les pays dits du tiers-monde pose de nombreux problèmes. Selon l'O.N.S., l'utilisation excessive de produits toxiques et d'eau entrave la production alimentaire locale. Les conditions de travail dans les plantations de fleurs sont médiocres. Les entreprises néerlandaises, qui sont largement impliquées dans la culture en Afrique et en Amérique du Sud, ont promis une amélioration dans un accord. Mais Nature & Milieu et l'organisation de labellisation Max Havelaar, qui a participé à l'élaboration de cette convention en 2019, n'ont pas voulu le signer. Max Havelaar estimait que les dispositionsn'allaient pas assez loin, tandis que Nature & Milieu ne connaissait pas suffisamment cette industrie étrangère pour en tirer des conclusions en toute conscience.

Pendant ce temps, les affaires continuent dans des pays comme le Kenya, l'Éthiopie et la Colombie, où de nombreuses entreprises néerlandaises ont installé des sites de production et exportent dans le monde entier. Dans les champs, les travailleurs, pour la plupart des femmes, sont mal payés tandis que des poisons interdits aux Pays-Bas sont pulvérisés. En outre, une grande quantité d'eau rare est utilisée, ce qui fait que la culture des fleurs laisse trop peu de terres et d'eau aux populations locales pour qu'elles puissent cultiver des produits alimentaires.


Une rose est une rose est une rose

Le climat outre-mer permet de cultiver des fleurs et des plantes tout au long de l'année à moindre coût. C'est pourquoi les entreprises florales néerlandaises, en particulier les producteurs de roses, se sont presque entièrement délocalisées vers les pays d'Afrique et d'Amérique du Sud au cours des dernières années.

Ainsi la rose est à l'origine d'une immense tragédie. La fleur des fleurs, symbole d'amour et de paix, est cultivée par des femmes qui risquent le cancer à cause du pesticide pulvérisé, tandis que « leurs » hommes doivent arpenter les rues et les terrasses dans des conditions désastreuses pour vendre ces fleurs pour une bouchée de pain, alors que les marchands de fleurs comptent leurs bénéfices.

Et pourtant, malgré l'amère réalité qui se cache derrière la rose, le symbolisme autour de cette fleur des fleurs reste intact.

La question est de savoir si le symbolisme de la rose est aussi univoque.

Lorsque Gertrude Stein a créé le vers « Rose is a rose is a rose is a rose » en hommage à son amie, elle a déclaré plus tard dans une interview : « Écoutez, je ne suis pas idiote. Je sais que dans la vie de tous les jours, on ne se promène pas en disant « c'est un ... est un ... est un .... Oui, je ne suis pas une imbécile, mais je pense que dans ce vers, la rose est rouge dans la poésie anglaise pour la première fois depuis cent ans ».

Alors que Stein s'intéressait au pouvoir évocateur de la rose, à sa capacité à figurer la couleur rouge par le langage, le vers, sous sa forme abrégée, a pris une vie propre. Et sous cette forme abrégée, il s'avère soudain qu'il s'agit d'univocité, car « une rose est une rose est une rose » est souvent interprété comme « les choses sont ce qu'elles sont », une référence à la loi d'identité de la logique, à savoir « A est A ».

Selon Stein, « une rose est une rose... » signifie également que le simple fait d'utiliser le nom d'une chose évoque les images et les émotions qui lui sont associées.

La rose et la rose rouge de Stein montrent comment fonctionne l'imagination associative. Le cliché « pas de roses sans épines » fait allusion au danger et au côté sombre de la beauté, comme la rose dans la plantation en Afrique ou dans le bouquet du vendeur ambulant d'Amsterdam.

Comme aucune autre, la rose, et par extension la fleur, incarne le paradoxe et la contradiction. La fleur est une fleur. Mais la fleur n'est pas non plus une fleur.

La fleur est la beauté, mais elle est aussi le signe avant-coureur de la décrépitude, de la mort.

Dans les Vanités baroques, parmi les sabliers, les crânes, les bougies, les miroirs, ... les fleurs sont presque toujours présentes. En référence au verset « vanité ô vanité, tout est vanité » de l'Ecclésiaste dans la Bible, les fleurs symbolisent la beauté momentanée des choses.


La nature morte Vanitas avec fleur et globe de Marie van Oosterwijck (1630-1693) est bien connue. Plus intéressant encore est son Vase avec tulipes, roses et autres fleurs avec insectes de 1669, dans lequel elle démontre non seulement ses connaissances botaniques acquises à l'université Hortus Botanicus, mais aussi ses connaissances en matière d'insectes. Les mouches volantes et les coléoptères qui ornent ses luxuriantes compositions florales étaient à l'époque tolérés dans les intérieurs bourgeois. La composition florale de Van Oosterwijck est donc plus qu'une peinture plaisante. Avec ses fleurs peintes, belles et réalistes, elle suscite le besoin de connaître la faune et la flore et, comme dans ses autres vanités, elle évoque en même temps la finitude et le caractère éphémère de cette beauté et de cette vie.

L'intelligence des peintures de genre de van Oosterwijck réside dans son esthétique éblouissante. Cela permet de voir les tableaux comme de simples représentations virtuoses, presque photographiques, de la réalité, tout en ignorant ou en oubliant la lecture inconfortable et symbolique de la scène. Ou alors, tout simplement, le symbolisme vous échappe.


Mais il peut aussi se passer autre chose.

Lorsque le critique d'art Marc Donnadieu évoque le tableau Einder/horizon (2000-2008) de Marlène Dumas, il pense aux nénuphars monumentaux de Claude Monet.

À propos d'Einder, Marlène Dumas explique qu'elle a voulu faire le portrait de sa mère sans la peindre. Dumas peignait souvent des fleurs pour sa mère. Mais lorsqu'elle a vu ces fleurs sur le cercueil de sa mère, l'idée de peindre quelque chose sans fin lui est venue à l'esprit.

Dumas a peint Einder avec son coup de pinceau rapide bien connu, les fleurs devenant des taches de couleurs vives, le cercueil disparaissant dans les coups de peinture noirs et bleus.



Tout l'espace autour du cercueil est sombre, ce qui donne l'impression que les fleurs flottent. Cette ambiguïté visuelle du tableau de Dumas a conduit Donnadieu à Monet : « Le fond est composé de grands gestes étirés d'un noir profond sur des nuances de bleu presque phosphorescentes, plus évidentes au-delà d'une ligne à peine marquée. Chaque fleur est soulignée par des virgules claires empruntées à celles de Claude Monet. L'artiste devient ici plus « floutiste » que « nettiste », pour reprendre les termes de l'argumentaire esthétique en vogue à la fin du XIXe siècle. Mais un flou qui n'est pas une brume atmosphérique, comme chez Turner ou Carrière, ou un délicat brouillage des contours comme chez Fantin-Latour ou Corot, mais un savant travail du blanc et du vide, presque cézannien ».

Voilà donc comment on peut considérer les fleurs dans l'art. Dommage que Donnadieu ne cite que des références historiques et stylistiques. Ainsi, il semble que Dumas, à l'instar des Impressionnistes, ne se soit préoccupé que de saisir avec virtuosité les effets visuels de la couleur et de la lumière.

La beauté n'est donc pas seulement dans l'œil de celui qui regarde. Le sens, le ressentiment, l'indiscipline, la critique, ...dépendent en grande partie du regard du spectateur.

« Oui, je ne suis pas une imbécile, mais je pense que dans ce vers, la rose est rouge dans la poésie anglaise pour la première fois depuis cent ans ». Alors que Stein s'intéressait au pouvoir évocateur de la rose, à sa capacité à figurer la couleur rouge par le langage, le vers, sous sa forme abrégée, a pris une vie propre. Et sous cette forme abrégée, il s'avère soudain qu'il s'agit d'univocité, car « une rose est une rose est une rose » est souvent interprété comme « les choses sont ce qu'elles sont », une référence à la loi d'identité de la logique, à savoir « A est A ». Selon Stein, « une rose est une rose... » signifie également que le simple fait d'utiliser le nom d'une chose évoque les images et les émotions qui lui sont associées.


La rose et la rose rouge de Stein montrent comment fonctionne l'imagination associative.

Le cliché « pas de roses sans épines » fait allusion au danger et au côté sombre de la beauté, comme la rose dans la plantation en Afrique ou dans le bouquet du vendeur ambulant d'Amsterdam. Comme aucune autre, la rose, et par extension la fleur, incarne le paradoxe et la contradiction.

La fleur est une fleur.

Mais la fleur n'est pas non plus une fleur. La fleur est la beauté, mais elle est aussi le signe avant-coureur de la décrépitude, de la mort. Dans les Vanités baroques, parmi les sabliers, les crânes, les bougies, les miroirs, ...les fleurs sont presque toujours présentes. En référence au verset « vanité ô vanité, tout est vanité » de l'Ecclésiaste dans la Bible, les fleurs symbolisent la beauté momentanée des choses. La nature morte Vanitas avec fleur et globe de Marie van Oosterwijck (1630-1693) est bien connue.

Plus intéressant encore est son Vase avec tulipes, roses et autres fleurs avec insectes de 1669, dans lequel elle démontre non seulement ses connaissances botaniques acquises à l'université Hortus Botanicus, mais aussi ses connaissances en matière d'insectes. Les mouches volantes et les coléoptères qui ornent ses luxuriantes compositions florales étaient à l'époque tolérés dans les intérieurs bourgeois. La composition florale de Van Oosterwijck est donc plus qu'une peinture plaisante. Avec ses fleurs peintes, belles et réalistes, elle suscite le besoin de connaître la faune et la flore et, comme dans ses autres vanités, elle évoque en même temps la finitude et le caractère éphémère de cette beauté et de cette vie.

L'intelligence des peintures de genre de van Oosterwijck réside dans son esthétique éblouissante. Cela permet de voir les tableaux comme de simples représentations virtuoses, presque photographiques, de la réalité, tout en ignorant ou en oubliant la lecture inconfortable et symbolique de la scène. Ou alors, tout simplement, le symbolisme vous échappe…

Ou les mauvaises herbes entre les pavés ?

Ou pensez-vous aux œillets, tels qu'ils ont été mis dans le canon des fusils en 1974 lors de la révolution des œillets au Portugal ?


Sag mir wo die Blumen sind

Où sont passées les fleurs ?

Et les filles qui cueillent les fleurs ? Où sont passés les garçons ? Les soldats ? Où sont passées les tombes ? Et les fleurs qui se balancent dans la brise d'été ?

La chanson Sag mir wo die Blumen sind s'insinue en vous comme un perce-oreille. L'auteur-compositeur-interprète américain Pete Seeger a écrit Where Have All the Flowers Gone (Où sont passées toutes les fleurs) comme une chanson anti-guerre en 1955, mais ses répétitions obsédantes lui ont rapidement donné le statut d'hymne. Marlene Dietrich a rendu cette chanson immortelle, d'autant plus qu'elle passe sans problème de l'anglais à l'allemand et vice-versa. C’est précisément en chantant à la fois dans la langue des criminels de guerre et dans celle des victimes que la folie de la guerre et le massacre de la vie des garçons et des filles se sont incarnées dans la beauté et la vulnérabilité des fleurs.

Tell me where the flowers are, grâce au pouvoir de la poésie, transcende tout ce qui est désuetet romantique, mais montre surtout qu'une fleur, qui se balance innocemment dans le vent, raconte soudain une histoire complètement différente et que, contrairement à une rose, elle est tout sauf un objet univoque.

Certainement pas dans les mains d'un artiste visuel, ni dans celles d'un poète.

Par exemple, avec « Blomme schone Blomme, ge stinken verdomme... », Guido Gezelle a juxtaposé charme et puanteur en deux vers pour tenter de capturer l'essence du pissenlit.

Cette ambivalence rend le travail avec les fleurs, gracieuses ou non, pertinent.


La flore

Tout comme Dumas s’attaque à la culture visuelle irrésistible des médias, Jef Geys crée depuis les années 1960 des œuvres dans lesquelles il étudie l'image en tant qu'image, copie, reflet de la réalité, ...et nous confronte au mensonge et à la manipulation des médias populaires et commerciaux. Avec ses sacs de graines de fleurs, Geys peint soi-disant d'après nature, mais en fait il ne peint pas la flore vivante. En fait, il copie, utilise la peinture à l'huile en reproduisant fidèlement les fleurs, y compris les noms reproduits sur les sachets de graines.


Ainsi, chaque année depuis 1963, Geys réalise deux tableaux d'un sachet de graines de fleurs (ou de légumes). Ces sachets, bien sûr, ne représentent pas la graine mais la reproduction photographique d'une fleur. Il a commencé cette série, composée d'une petite peinture sur toile et d'une grande peinture émaillée sur panneau, lorsqu'il a remarqué, en jardinant, que les plantes qui poussaient à partir de ses semis ne ressemblaient pas souvent  à l'image figurant sur le sachet de graines. Le message de Geys est cependant clair : avec sa série de peintures hyperréalistes, il thématise la tension entre l'image, la reproduction et la réalité. Il ne s'agit pas tant d'un problème esthétique que d'un problème social. Plus tard, dans le pavillon belge de la Biennale de Venise, son projet Quadra Medicinale montrait des herbiers de « mauvaises herbes » provenant de diverses métropoles.

Des plantes qui poussent entre les pavés et qui sont non seulement comestibles, mais qui produisent aussi de jolies fleurs. Le problème est que certaines plantes, et donc leurs fleurs, sont cataloguées comme mauvaises herbes, alors qu'elles sont comestibles et pourraient en principe nourrir les personnes vivant dans la rue.

En attirant l'attention sur les plantes et les fleurs qui poussent « à l'état sauvage » dans une ville, Geys montre comment l'entreprise humaine de catalogage et d'étiquetage rejette de manière extrêmement irréfléchie des plantes et des fleurs comme étant des mauvaises herbes. Quadra Medicinale montre surtout l'attitude schizophrénique de l'homme à l'égard de la nature. Comme souvent dans le travail de Geys, cette installation déclenche un processus de prise de conscience.

Cela peut sembler quelque peu ésotérique, mais Berger en vient rapidement au fait : « Dans l'ordre mondial totalitaire du capitalisme financier spéculatif dans lequel nous vivons, les médias nous bombardent sans cesse d'informations, mais ces informations sont surtout une diversion planifiée, détournant notre attention de ce qui est vrai, essentiel et urgent ».

En d'autres termes, Berger regarde les fleurs et les dessine parce que, contrairement aux médias qui nous induisent en erreur et nous manipulent, c'est là qu'il croit trouver la vérité.

Berger, qui n'a jamais caché son engagement pour un monde meilleur et plus humain, et qui a aussi résolument soutenu le peuple de Palestine, devient rapidement idéologique dans son texte, qui donne immédiatement au dessin de fleurs un caractère militant et politique : « Les politiciens, de gauche comme de droite, continuent à débattre, à voter, à adopter des résolutions, comme si de rien n’était. De ce fait, leur discours ne renvoie à rien et est sans conséquence. Les mots et les termes qu'ils utilisent de manière récurrente - tels que terrorisme, démocratie, flexibilité - ont été vidés de leur sens. Leurs publics à travers le monde suivent leurs têtes parlantes comme s'il s'agissait d'un interminable exercice scolaire ou d'un cours d'apprentissage de la rhétorique ! Foutaises ».


Il s'intéresse ensuite à une autre facette de l'information dont nous sommes bombardés. Il souligne que les médias se concentrent sur les événements spectaculaires, choquants et violents qui se produisent partout dans le monde.

Vols, tremblements de terre, bateaux chavirés, soulèvements, massacres.

Une fois montré, écrit-il, un spectacle en remplace un autre. Il y a rarement des explications patientes ou des réflexions après-coup. Ce sont des chocs, pas des histoires. Ils nous rappellent l'imprévisibilité de ce qui peut arriver. Ils nous montrent les facteurs de risque de la vie. Berger nous fait ensuite remarquer qu'en plus de la violence visuelle, les médias quantifient surtout les événements mondiaux, les réduisent à des chiffres, en faisant abstraction des personnes et de l'humanité : « À cela s'ajoute la pratique linguistique utilisée par les médias dans leur présentation et leur description du monde. Elle est très proche du jargon et de la logique des experts en gestion. Elle quantifie tout et fait rarement référence à la substance ou à la qualité. Elle traite de pourcentages, de changements dans les sondages d'opinion, de chiffres du chômage, de taux de croissance, de dettes croissantes, d'estimations de dioxyde de carbone, et cetera, et cetera. C'est une voix qui se sent à l'aise avec les chiffres, mais pas avec les corps vivants ou souffrants. Elle ne parle ni de regrets ni d'espoirs ».

La tentation est ici de reprendre l'ensemble de l'essai de Berger, car ce vieil homme en colère qui dessine des fleurs parvient à saisir comment l'art et le regard sur la nature, ainsi que les fleurs, ont toujours guidé les êtres humains, et ce depuis la préhistoire.

Enfin, Berger écrit que nous ne devons pas oublier que le temps, comme l'ont expliqué Einstein et d'autres physiciens, n'est pas linéaire mais circulaire. « Nos vies ne sont pas des points sur une ligne - une ligne interrompue aujourd'hui par la cupidité à court terme d’un ordre capitaliste mondial sans précédent - ; nous ne sommes pas des points sur une ligne :nous sommes plutôt les centres de cercles. Les cercles nous entourent de testaments qui nous sont adressés par nos prédécesseurs depuis l'âge de pierre, et de textes qui ne nous sont pas adressés mais que nous pouvons apprécier - des textes de la nature, de l'univers - et qui nous rappellent que la symétrie va de pair avec le chaos, que l'ingéniosité l'emporte sur la fatalité, que ce qui est désiré est plus rassurant que ce qui est promis ».


Lire des textes et des messages, tout en dessinant, à partir de la nature, des fleurs, ... Il n'est donc pas surprenant qu'une galerie invite aujourd'hui des artistes qui travaillent avec des fleurs, qui fabriquent des fleurs, les peignent, ou du moins tentent d’en capturer l'âme - saignante ou non - dans une œuvre. Car, John Berger en est conscient, les fleurs ont quelque chose à nous dire.


Koen Van Synghel

traduction par Françoise Foulon

The Power of a Flower

Why look at flowers*


Let us - before turning to contemporary artists engaged in creating ‘flower pieces’ – shove aside the romance surrounding flowers.


Recent years have been marked by regular reports on flower cultivation, especially in the Netherlands, which apart from being a major producer of tulips is also a global player in overseas flower trade and cultivation. The flower industry today evokes memories of colonialism such as the abuses on the spice plantations of the Dutch East India Company. For much is wrong with the cultivation of flowers in so-called Third World countries. According to the Dutch Broadcasting Foundation (N.O.S), the excessive use of poison and water hinders local food production. Working conditions on flower plantations are poor. The Dutch companies, which are widely involved in cultivation in Africa and South America, promised improvement in a covenant. But the Nature and climate organisation (Natuur & Milieu) and the labelling initiative Max Havelaar, which was involved in drafting that convention in 2019, did not agree to signing it. Max Havelaar argued the commitments were not sufficiently far reaching, whereas Natuur & Milieu lacked sufficient information on that foreign industry to draw conclusions about it in good conscience.      Meanwhile, business continues as usual in countries such as Kenya, Ethiopia and Colombia where Dutch companies have set up production facilities, exporting from there around the world. In the fields, workers, mostly women, are poorly paid while poison is sprayed which is barred from use in the Netherlands. A vast amount of scarce water resources are being deployed by the flower cultivation industry, leaving too little land and water for locals to grow their food.


A rose is a rose is a rose

The climate overseas allows flowers and plants to be cultivated year-round at lower costs. Therefore, Dutch flower companies, especially rose growers in recent years relocated almost entirely to countries in Africa and South America. By doing so, a huge tragedy hides behind the rose. The flower of flowers, symbol of love and peace, is grown by women who risk cancer from the sprayed poison, while ‘their’ men have to walk streets and terraces in dire conditions to sell those flowers for a pittance, while flower traders count their profits. And yet, despite the bitter reality behind the rose, the symbolism surrounding this flower amongst the flowers remains intact. The question is whether the symbolism of the rose is really all that unambiguous. When Gertrude Stein, coined the verse ‘Rose is a rose is a rose is a rose’ as an ode to her friend, she later said in an interview about it, Yes, I'm no fool; but I think that in that line the rose is red for the first time in English poetry for a hundred years’. While Stein was interested in the evocative power of the rose, the ability to evoke the colour red through language, the verse, in shortened form, took on a life of its own. In that shortened form, it suddenly came to be seen to revolve entirely around unambiguity, as ‘a rose is a rose is a rose’ has often been interpreted as ‘things are what they are’, a reference to the law of identity from logic, namely ‘A is A’. According to Stein, ‘a rose is a rose...’ also means that the mere use of the name of a thing evokes the images and emotions associated with it. Stein's Rose and Red Rose show how the associative imagination works. While the cliché ‘no roses without thorns’ point to the danger and dark side of beauty, like the rose on the plantation in Africa or in the bouquet of the Amsterdam street vendor. Like no other, the rose, and by extension the flower, embodies the paradoxical and the contradictory. The flower is a flower. But the flower is also not a flower. The flower is beauty, but the flower is also the harbinger of decay, of death. In Baroque Vanitas paintings, among the hourglasses, skulls, candles, mirrors,... flowers nearly always pop up. Referring to the verse ‘vanity oh vanity, all is vanity’ by Ecclesiastes in the Bible, flowers symbolise the momentary beauty of things. Well-known is the Vanitas Still Life with Flower and Globe by Maria van Oosterwijck (1630-1693). Even more interesting is her Vase with Tulips, Roses and Other Flowers with Insects from 1669, in which she demonstrates not only her botanical knowledge acquired in the university Hortus Botanicus, but also insects. The hoverflies and beetles on her lush floral arrangements were objectionably tolerated in bourgeois interiors at the time. Van Oosterwijck's floral arrangement is therefore more than a cosy painting. With her beautifully and lifelike painted flowers, she shows the urge for knowledge about fauna and flora, and as in her other vanitas paintings, she simultaneously evokes the finiteness and transience of that beauty and life.        What is clever about van Oosterwijck's genre paintings is that her stunning aesthetics are dazzling. This allows you to view the paintings simply as a virtuoso, almost photographic depiction of reality, while ignoring or forgetting the uncomfortable, symbolic reading of the scene. Or simply, the symbolism simply escapes you.

But something else can also happen. When art critic Marc Donnadieu discusses Marlène Dumas' painting Einder/horizon (2000-2008), the Frenchman's thoughts wander to Claude Monet's monumental water lilies. About Einder, Dumas said she wanted to portray her mother without painting her portrait. In the past, Dumas often painted flowers for her mother. But when she saw those same flowers on her mother's coffin, it occurred to her to paint something 'endless'.

As Dumas painted Einder with her familiar, quick touch, the flowers bright patches of colour, the coffin is disappearing in black and blue strokes of paint.

All the environment around the coffin is dark, making the flowers seem to float. That visual ambiguity in Dumas' painting brought Donnadieu to Monet: ’The ground is composed of large, stretched gestures of deep black over almost phosphorescent shades of blue, more evident beyond a barely marked line. Each flower is outlined with light-coloured commas borrowed from those of Claude Monet. Here the artist becomes more ‘floutist’ than ‘nettist’, to use the terms of the aesthetic argument in vogue at the end of the 19th century. But a stain that is not an atmospheric mist, as with Turner or Carrière, or a delicate blurring of contours as with Fantin-Latour or Corot, but a skilful work of white and emptiness, almost Cézanne-like.’

So that's how you also can look at flowers in art.

Just a pity that Donnadieu only cites art-historical and stylistic references. This makes it seem as if Dumas, like the Impressionists, was only concerned with virtuosically capturing visual effects of colour and light. Therefore, not only is ‘beauty in the eye of the beholder’, the meaning, the resentment, the unruly, the critical,... depend largely on the viewer's gaze.

For Dumas, love and death, gender and race, innocence and guilt, violence and tenderness, image and counter-image are key themes. Not surprisingly, the intimate atmosphere she combines with socio-political aspects, news items and important themes from art history also lurk in the flowers on her mother's coffin. Her paintings, and thus those flowers, serve as a defense against the endless stream of images that influence our day to day and guide our self-perception and ability to read the world, whether in the wrong direction or not. This ambivalence is what makes working with flowers, graceful or otherwise, ever pertinent.


Flora

Just as Dumas rails against the media's compelling visual culture, Jef Geys has been creating works since the 1960s in which he studies the image as image, copy, reflection of reality,... and confronts us with the misleading and manipulative mendacity of popular and commercial media. With his Flower Seed Bags, Geys supposedly paints after nature, but in essence he does not paint living flora. In fact, he copies, paints, faithfully replicating flowers with oil paint, including the names reproduced on seed packets. Thus, every year since 1963, Geys created two paintings of a packet of seeds of flowers (or vegetables). On those packets, of course, not the seed but rather the photographic reproduction of a flower in its optimal form is depicted. He started this series, of one small painting on canvas and one large one in enamel paint on panel, when he noticed while gardening that the plants growing from his seedlings often did not resemble the image on the seed packet. Geys' message, however, was clear: with his hyper-realistic series of paintings, he thematises the tension between image, reproduction and reality. Not so much as an aesthetic issue, but as a societal one.

Later, in 2009, in the Belgian pavilion at the Venice Biennale, his project Quadra Medicinale, shows herbaria of ‘weeds’ from various metropolises. Plants growing between curbstones that are not only edible but also provide pretty flowers. The crux here is that some plants, and hence their flowers, are catalogued as weeds, even though they are edible and could in principle feed people living on the streets. By drawing attention to plants and flowers that grow ‘wild’ in the city, Geys shows how the thoughtless cataloguing dismisses plants and flowers as weeds. Quadra Medicinale above all shows the schizophrenic attitude of humans towards nature. As often in Geys' work, this installation instigates an exercise in awareness. For, face it, when you read or hear the word flower, do you think of cut flowers, potted plants, or wild field flowers? Or weeds between curbstones?     Or maybe you imagine carnations, as they were placed in gun barrels during the 1974 Carnation Revolution in Portugal?


Sag mir wo die Blumen sind

Where have the flowers gone? And where are the girls picking the flowers? Where have the boys gone? The soldiers? Where have the graves gone? And the flowers there, swaying in the summer breeze?

The song Sag mir wo die Blumen sind creeps up on you like an earwig. American singer-songwriter Pete Seeger wrote Where Have All the Flowers Gone as an anti-war song in 1955, but its haunting repetitions soon gave it the status of an anthem. Marlène Dietrich turned the song immortal, above all because she flawlessly switches from English to German and vice versa. Precisely by singing both in the language of war criminals and victims, the madness of war and the throwing away of boys’ and girls’ lives took shape in the beauty and vulnerability of flowers.

Tell me where the flowers are, through the power of poetry, transcends all corny and romantic fuss, but above all, it shows how a flower, innocently swaying in the wind, suddenly tells a completely different story, and unlike a rose is a rose, is anything but a one-dimensional thing. By no means in the hands of a visual artist, nor in the hands of a poet.  For instance, with ‘Blomme schone Blomme, ge stinkt verdomme...’, Guido Gezelle juxtaposed clean and stink in two verses to try to capture the essence of the dandelion. But when Gezelle's stinking Blomme is little more than a joke, he touches on something much more fundamental with the poem and opening verse ‘Mij spreekt de blomme een taele’. The flower that speaks. The flower that speaks to you.      This brings us to writer and art critic John Berger. Trained as a visual artist, he could look at visual art like no other. Witness his high-profile documentary series ‘Ways of Seeing’ on the BBC, which is to be found in book format on the bookshelf of many an art lover.

But Berger also drew flowers. Shortly before his death at the age of 91, he wrote a wonderful piece about it. Titled ‘How to resist a state of forgetfulness’, published in the collection Confabulations, he wrote: ‘During the past week I've been drawing, mostly flowers, motivated by a curiosity that has little to do with either botany or aesthetics. I have been asking myself whether natural forms -a tree, a cloud, a river, a stone, a flower- can be looked at and perceived as messages. Messages -it goes without saying-that can never be verbalised, and are not particularly addressed to us. Can we ‘read’ natural appearances as texts?’ By asking the question, Berger already answered it. For Berger, there is nothing mystical about this exercise. It is a ‘gesture exercise’, he writes that aims to respond to different rhythms and forms of energy, which he likes to imagine as texts from a language we are not given to read. But as Berger traces the text, he physically identifies with what he is drawing and with the boundless, unknown mother tongue in which it is written. This may sound somewhat esoteric, but Berger quickly gets to the point: ‘In the totalitarian global order of financial speculative capitalism under which we live, the media ceaselessly bombard us with information, yet this information is mostly a planned diversion, distracting our attention from what is true, essential, and urgent.’ In other words, Berger looks at flowers and draws them because it is there, and not in the media that can mislead and manipulate us, he believes to find truth. Berger, who never concealed his commitment to a better, more humane world, and resolutely backed Palestinians, quickly turns ideological in his text, turning the drawing of flowers into something activist and political: ‘Politicians, from both the left and the right, continue to debate, vote, pass resolutions, as if this were not the case. As a result, their discourse refers to nothing and is inconsistent. The words and terms they repeatedly use - such as terrorism, democracy, flexibility - have been stripped of any meaning. Their audiences around the world follow their talking heads as if they are watching an endless school exercise or class to learn rhetoric! Bullshit.’ Followingly, he focuses on another facet of the information we are bombarded with. He points to the media concentrating on the spectacular, on shocking, violent events anywhere in the world. Robberies, earthquakes, capsized boats, uprisings, massacres. Once shown, he writes, one spectacle replaces another. There are rarely patient explanations or afterthoughts. They come as shocks, not stories. They remind us of the unpredictability of what can happen. They show the risk factors in life. And then he points out to us how, in addition to visual violence, the media mainly quantifies world events, reduces them to numbers, taking people and humanity out of the picture: ‘Add to this the linguistic practice used by the media in their presentation and description of the world. It is very close to the jargon and logic of management experts. It quantifies everything and seldom refers to substance or quality. It deals with percentages, shifts in opinion polls, unemployment figures, growth rates, mounting debts, estimates of carbon dioxide, et cetera, et cetera. It is a voice at home with digits but not with living or suffering bodies. It does not speak of either regrets or hopes.’

The temptation to copy all of Berger's essay here is strong, because this flower-drawing angry old man does a good job of capturing how art and observing nature, as well as flowers, has always, since prehistoric times, guided human beings. Finally, Berger writes that we should not forget that time, as Einstein and other physicists have explained, is not linear but circular. ‘Our lives are not points on a line - a line amputated today by the instant greed of the unprecedented global capitalist order - we are not points on a line; rather, we are the centres of circles. The circles surround us with wills addressed to us by our predecessors since the Stone Age, and with texts not addressed to us but which we can behold - texts from nature, from the universe - and they remind us that symmetry goes hand in hand with chaos, that ingenuity trumps fatalities, that what is desired is more reassuring than what is promised.’

To read texts as well as messages, whilst drawing, of nature, from flowers… Surely, it is not surprising then, that a gallery nowadays invites artists working with flowers, making flowers, painting them, or at least trying to capture the -bleeding or not - soul of a flower in artwork. Because, John Berger in mind, flowers do have something to say to us.


Koen Van Synghel

translation by Louise Hantson

May 2025


* Paraphrasing: Why look at animals, John Berger, Penguin Great Ideas, 2007: John Berger broke new ground with his penetrating writings on life, art and how we see the world around us. Here he explores how the ancient relationship between man and nature has been broken in the modern consumer age, with the animals that used to be at the centre of our existence now marginalized and reduced to spectacle.


Blommen

En waarom naar bloemen kijken


Sag mir, wo die Blumen sind

Mädchen pflückten sie geschwind

Wann wird man je versteh'n?

Wann wird man je versteh'n?


Laten we - vooraleer te kijken naar hedendaagse kunstenaars die 'bloemstukken' maken - de romantiek omtrent bloemen aan de kant schuiven.


De voorbije jaren verschenen geregeld berichten over bloementeelt, zeker in Nederland dat benevens een grote producent van tulpen ook een wereldspeler in overzeese bloemenhandel en -teelt is. De bloemenindustrie vandaag roeptherinneringen op aan het kolonialisme zoals de misstanden op de specerijplantages van de V.O.C.. Want er is veel mis met de teelt van bloemenin de zogenoemde derdewereldlanden. Volgens de N.O.S. staat het overvloediggebruik van gif en water de lokale voedselproductie in de weg. De arbeidsomstandigheden op de bloemplantages zijn slecht. De Nederlandsebedrijven, die op grote schaal betrokken zijn bij de teelt in Afrika en Zuid-Amerika, beloofden beterschap in een convenant. Maar Natuur & Milieu en de keurmerkorganisatie Max Havelaar die bij de opmaak van dat verdrag in 2019 werd betrokken, wilden hun handtekening er niet onderzetten. Max Havelaarvond dat de afspraken niet ver genoeg gingen terwijl Natuur en Milieu te weinigzicht had op die buitenlandse bedrijfstak om er in eer en geweten conclusiesover te trekken.

Ondertussen gaat de business door in landen als Kenia, Ethiopië en Colombia waar veel Nederlandse bedrijven productiefaciliteiten hebben opgezet, en van daaruit exporteren over de hele wereld. Op het veld worden de arbeiders, veelalvrouwen, slecht betaald terwijl er gif wordt gespoten dat in Nederland verbodenis. Ook wordt er veel schaars water gebruikt wat maakt dat er door de bloementeelt te weinig land en water overblijft voor de lokale bevolking om voedsel te verbouwen.


A rose is a rose is a rose

Het klimaat overzee laat toe om heel het jaar door tegen lagere kosten bloemenen planten te kweken. Daarom verplaatsten Nederlandse bloemenbedrijven, vooral rozenkwekers, zich de afgelopen jaren bijna integraal naar landen in Afrika en Zuid-Amerika.

Daarmee schuilt er een enorme tragiek achter de roos. De bloem der bloemen, symbool van de liefde en vrede, wordt geteeld door vrouwen die kankerriskeren door het gespoten gif, terwijl 'hun' mannen in penibele omstandighedenstraten en terrassen moeten aflopen om die bloemen tegen een hongerloon teslijten, terwijl de bloemenhandelaars hun winst tellen.

En toch, ondanks de bittere realiteit achter de roos, blijft de symboliek ronddeze bloem der bloemen overeind.

De vraag is of de symboliek van de roos wel zo éénduidig is.

Toen Gertrude Stein, het vers 'Rose is a rose is a rose is a rose' bedacht als eenode aan haar vriendin, zei ze later in een interview daarover: "Luister, ik ben geen dwaas. Ik weet dat we in het dagelijks leven niet rondlopen met 'is een ... is een ... is een ...'. Ja, ik ben geen dwaas; maar ik denk dat in die regel de roosvoor het eerst in honderd jaar rood is in de Engelse poëzie."

Terwijl het Stein te doen was om de evocatieve kracht van de roos, het vermogen om met taal de kleur rood op te roepen, ging het vers, in verkortevorm, een eigen leven leiden. En in die verkorte vorm blijkt het plotseling om eenduidigheid te draaien, want 'a rose is a rose is a rose' wordt vaakgeïnterpreteerd als "de dingen zijn wat ze zijn", een verwijzing naar de wet van identiteit uit de logica, namelijk "A is A".

Volgens Stein wil 'a rose is a rose...' ook zeggen dat alleen al het gebruik van de naam van een ding de beelden en emoties oproept die ermee wordengeassocieerd.

De Roos en de rode roos van Stein tonen hoe de associatieve verbeelding werkt. Terwijl het cliché 'geen rozen zonder doornen' duiden op het gevaar en de schaduwzijde van de schoonheid, zoals de roos op de plantage in Afrika of in de tuil van de Amsterdamse straatverkoper.

Als geen ander belichaamt de roos, en bij uitbreiding de bloem, het paradoxaleen het contradictorische. De bloem is een bloem. Maar de bloem is ook geenbloem.

De bloem is schoonheid, maar de bloem is ook de voorbode van het verval, van de dood.

Op de Vanitas-schilderijen uit de barok duiken tussen de zandlopers, schedels, kaarsen, spiegels,... bijna altijd bloemen op. Verwijzend naar het vers 'ijdelheido ijdelheid, alles is ijdelheid' van Prediker in de bijbel, staan bloemen symboolvoor de kortstondige schoonheid der dingen.

Bekend is het Vanitas Stilleven met Bloem en Globe van Maria van Oosterwijck(1630-1693). Interessanter nog is haar Vaas met Tulpen, Rozen en andereBloemen met Insecten uit 1669, waarin ze niet alleen haar botanische kennisdemonstreert die ze opdeed in de universitaire Hortus Botanicus, maar ookinsecten. De zweefvliegen en kevers op haar weelderige bloemstukken werdenindertijd bezwaarlijk getolereerd in de burgerlijke interieurs. Van Oosterwijck’sbloemstuk is daardoor meer dan een behaaglijk schilderij. Ze toont met haarfraai en levensecht geschilderde bloemen de drang naar kennis over fauna enflora, en zoals in haar andere vanitas-schilderijen, evoceert ze tezelfdertijd de eindigheid en tijdelijkheid van die schoonheid en het leven.

Slim aan de genrestukken van van Oosterwijck is dat haar verbluffendeesthetiek verblindend werkt. Zo kan je de schilderijen simpelweg bekijken alseen virtuoze, bijna fotografische afbeelding van de realiteit, terwijl je de ongemakkelijke, symbolische lezing van het tafereel negeert of vergeet. Of simpelweg, de symboliek ontgaat je gewoon.


Maar er kan ook iets anders gebeuren.

Wanneer de kunstcriticus Marc Donnadieu het schilderij Einder/horizon (2000-2008) van Marlène Dumas bespreekt, dan dwalen de gedachten van de Fransman af naar de monumentale waterlelies van Claude Monet.

Over Einder zei Dumas dat ze haar moeder wilde portretteren zonder haarportret te schilderen. Vroeger schilderde Dumas vaak bloemen voor haarmoeder. Maar toen ze die bloemen zag op de doodskist van haar moeder, kwambij haar het idee op om iets te schilderen zonder einde.

Einder schilderde Dumas met haar gekende, snelle toets, de bloemen fellekleurvlekken, de doodskist verdwijnt in zwarte en blauwe verfstreken.

Heel de omgeving rond de kist is donker waardoor de bloemen lijken te drijven. Die visuele dubbelzinnigheid in het schilderij van Dumas bracht Donnadieu bijMonet: "De ondergrond is opgebouwd uit grote, uitgerekte gebaren van diepzwart over bijna fosforescerende blauwtinten, die duidelijker aanwezig zijnvoorbij een nauwelijks gemarkeerde lijn. Elke bloem is geschetst met lichtgekleurde komma's die zijn ontleend aan die van Claude Monet. Hier wordtde kunstenaar meer ‘floutistisch’ dan ‘nettistisch’, om de termen te gebruikenvan de esthetische ruzie die aan het einde van de 19e eeuw in zwang was. Maar een vlek die geen atmosferische mist is, zoals bij Turner of Carrière, of eendelicate vervaging van contouren zoals bij Fantin-Latour of Corot, maar eenvakkundig werk van wit en leegte, bijna Cézanne-achtig."

Zo kan je dus ook naar bloemen in de kunst kijken. Alleen jammer datDonnadieu enkel kunsthistorische en stylistische referenties ophaalt. Zo lijkt het alsof Dumas zoals de impressionisten alleen maar bezig is geweest met het virtuoos vangen van visuele effecten van kleur en licht.


Maar zoals het gezegde ‘beauty is in the eye of the beholder’ wil dat de schoonheid alleen door de toeschouwer wordt gezien, geldt evenzeer datbetekenis, wrevel, het weerbarstige, het kritieke, … in grote mate afhankelijk is van de blik van de toeschouwer.


Voor Dumas zijn liefde en dood, gender en ras, onschuld en schuld, geweld entederheid, beeld en tegenbeeld belangrijke thema's. Niet verwonderlijk dat de intieme sfeer die ze combineert met sociaal-politieke aspecten, nieuwsberichtenen belangrijke thema's uit de kunstgeschiedenis, ook sluimeren in de bloemenop de kist van haar moeder. Haar schilderijen, en dus ook die bloemen, zijn eenverweer tegen de eindeloze stroom beelden die ons dagelijks beïnvloeden enonze zelfperceptie en het vermogen om de wereld te lezen sturen, al dan niet in de verkeerde richting. Die ambivalentie maakt het werken met, al dan nietbevallige, bloemen pertinent.


Flora

Zoals Dumas ingaat tegen de dwingende beeldcultuur van de media, maakt Jef Geys al sinds de jaren 1960 werken waarin hij het beeld als afbeelding, copie, afspiegeling van de realiteit,... bestudeert en ons confronteert met de misleidende en manipulatieve leugenachtigheid van populaire en commerciëlemedia.

Met zijn bloemzaadzakjes schildert Geys zogezegd naar de natuur, maar in wezen schildert hij geen levende flora.

In feite kopieert hij, schildert hij met olieverf natuurgetrouw de bloemen na, inclusief de namen die op zaadzakjes zijn gereproduceerd. Zo maakte Geyssinds 1963 elk jaar twee schilderijen van een zakje met zaad van bloemen (of groenten). Op die zakjes staat uiteraard niet het zaad maar de fotografischereproductie van een bloem in optimale vorm afgebeeld. Hij begon deze reeks, van één klein schilderij op doek en één groot in lakverf op paneel, toen hij bijhet tuinieren merkte dat de plantjes die uit zijn zaaisels groeien vaak niet lekenop de afbeelding op het zaadzakje. Geys' boodschap was echter duidelijk: met zijn hyperrealistische schilderijenreeks thematiseert hij de spanning tussenafbeelding, reproductie en werkelijkheid. Niet zozeer als een esthetischprobleem, maar als een maatschappelijk.

Later, in het Belgisch paviljoen op de Biënnale van Venetië, toont hij met het project Quadra Medicinale, herbaria van 'onkruid' uit verschillende grootsteden. Planten die tussen de straatstenen groeien en die niet alleen eetbaar zijn, maar ook fraaie bloemen leveren. De crux hier is dat sommige planten, en dus ookhun bloemen, worden gecatalogeerd als onkruid, terwijl ze eetbaar zijn en in principe mensen die op straat leven zouden kunnen voeden. Door de aandacht tetrekken op planten en bloemen die 'wild' in de stad groeien, demonstreert Geyshoe het menselijk bedrijf van catalogiseren en labelen planten en bloemenuiterst onbedachtzaam wegzet als onkruid.

Quadra Medicinale toont vooral ook de schizofrene houding die de mensaanneemt ten aanzien van de natuur. Zoals vaak in Geys' werk, zet dezeinstallatie een bewustwordingsproces in gang. Want wees eerlijk, wanneer u het woord bloem leest of hoort, denkt u dan aan snijbloemen, potplanten, of de wilde bloemen in het veld? Of onkruid tussen de stoeptegels?

Of denkt u aan anjers, zoals die in 1974 in de loop van het geweer werdengestopt tijdens de Anjerrevolutie in Portugal?


Sag mir wo die Blumen sind

Waar zijn de bloemen gebleven? En de meisjes die de bloemen plukken? Waarzijn de jongens gebleven? De soldaten? Waar zijn de graven gebleven? En de bloemen die er wiegen in de zomerwind..?

Het lied dat Sag mir wo die Blumen sind bekruipt je als een oorworm. De Amerikaanse singer-songwriter Pete Seeger schreef Where Have All the Flowers Gone als anti-oorlogslied in 1955 maar door de beklijvendeherhalingen kreeg het al snel het statuut van een volkslied. Marlène Dietrich maakte het lied onsterfelijk, te meer omdat ze feilloos switcht van Engels naarDuits en omgekeerd. Precies door zowel in de taal van de oorlogsmisdadigersals -slachtoffers te zingen kreeg de waanzin van de oorlog, en het vergooien van  jongens- en meisjeslevens gestalte in de schoon- en kwetsbaarheid van bloemen.

Zeg me waar de bloemen zijn, overstijgt door de kracht van poëzie alle meligheid en romantisch geneuzel, maar toont vooral hoe een bloem, onschuldig wiegend in de wind, plots een heel ander verhaal vertelt, en in tegenstelling tot a rose is a rose allesbehalve een eenduig ding is.

Zeker niet in de handen van een beeldend kunstenaar, noch in de handen van een dichter.

Zo zette Guido Gezelle met 'Blomme schone Blomme, ge stinkt verdomme...'  schoon en stinken in twee verzen naast elkaar om de essentie van de paardenbloem te proberen vatten.

Maar wanneer Gezelle met zijn stinkende Blomme niet veel meer dan eengrapje maakt, raakt hij met het gedicht en openingsvers 'Mij spreekt de blommeeen taele' aan iets veel fundamentelers.

De bloem die spreekt. De bloem die je aanspreekt.

Dit brengt ons bij schrijver en kunstcriticus John Berger. Opgeleid als beeldendkunstenaar kon hij als geen ander kijken naar beeldende kunst. Getuige daarvanzijn spraakmakende documentairereeks 'Ways of Seeing' op de BBC, dattrouwens in boekvorm terug te vinden is op de boekenplank van menigkunstliefhebber.


Maar Berger tekende ook bloemen. Kort voor zijn dood op 91-jarige leeftijdschreef hij daar een prachtig stuk over. Onder de titel 'How to resist a state of forgetfulness', verschenen in de bundel Confabulations, schrijft hij: "During the past week I’ve been drawing, mostly flowers, motivated by a curiosity that has little to do with either botany or aesthetics. I have been asking myself whether natural forms—a tree, a cloud, a river, a stone, a flower—can be looked at and perceived as messages. Messages—it goes without saying—that can never be verbalized, and are not particularly addressed to us. Is it possible to “read” natural appearances as texts?".

Kunnen we natuurlijke verschijnselen lezen als teksten? Met de vraag te stellenbeantwoordt Berger ze.

Voor Berger is er niets mystieks aan deze oefening. Het is een 'gebaaroefening', schrijft hij die tot doel heeft te reageren op verschillende ritmes en vormen van energie, die hij zich graag voorstelt als teksten uit een taal die ons niet is gegeven om te lezen. Maar terwijl Berger de tekst traceert, identificeert hij zichfysiek met wat hij tekent en met de grenzeloze, onbekende moedertaal waarinhet is geschreven.

Dit klinkt misschien wat esoterisch, maar Berger komt snel to the point: "In the totalitarian global order of financial speculative capitalism under which we are living, the media ceaselessly bombard us with information, yet this information is mostly a planned diversion, distracting our attention from what is true, essential, and urgent."

Met andere woorden, Berger kijkt naar bloemen en tekent ze, omdat hij daar, in tegenstelling tot de media die ons misleiden en manipuleren, de waarheid meentte vinden.

Berger, die nooit zijn engagement voor een betere, humanere wereld onderstoelen of banken heeft gestoken, en zich ook resoluut schaarde achter het volk van Palestina, wordt in zijn tekst al snel ideologisch, waardoor het tekenen van bloemen meteen ook iets activistisch en politiek krijgt: "Politicians, of both Left and Right, continue to debate, to vote, to pass resolutions, as if this were not the case. As a result, their discourse refers to nothing and is inconsequential. The words and terms they repeatedly use—such as terrorism, democracy, flexibility—have been emptied of any meaning. Their publics across the world follow their speaking heads as if they were glancing at an interminable school exercise or class for learning rhetoric! Bullshit."

Daaropvolgend focust hij zich op een ander facet van de informatie waarmee we worden gebombardeerd. Hij wijst de media die zich concentreren op het spectaculaire, op schokkende, gewelddadige gebeurtenissen waar ook terwereld. Overvallen, aardbevingen, gekapseisde boten, opstanden, bloedbaden. Eenmaal getoond, schrijft hij, vervangt het ene spektakel het andere. Er zijnzelden geduldige verklaringen of nabeschouwingen. Ze komen als schokken, niet als verhalen. Ze herinneren ons aan de onvoorspelbaarheid van wat er kangebeuren. Ze laten de risicofactoren in het leven zien. En vervolgens wijst hijons erop hoe de media naast het beeldend geweld, de wereldgebeurtenissenvooral kwantificeert, herleidt tot cijfers, waardoor de mens en de menselijkheiduit beeld verdwijnt:  "Add to this the linguistic practice used by the media in their presentation and description of the world. It is very close to the jargon and logic of management experts. It quantifies everything and seldom refers to substance or quality. It deals with percentages, shifts in opinion polls, unemployment figures, growth rates, mounting debts, estimates of carbon dioxide, et cetera, et cetera. It is a voice at home with digits but not with living or suffering bodies. It does not speak of either regrets or hopes."

De verleiding is groot om hier heel het essay van Berger over te nemen, omdatdeze bloem- tekenende angry old man goed weet te vatten hoe kunst en het kijken naar de natuur, en ook naar bloemen, de mens al altijd en sinds de prehistorie heeft geleid.

Tot slot schrijft Berger dat we niet mogen vergeten dat tijd, zoals Einstein enandere natuurkundigen hebben uitgelegd, niet lineair maar circulair is. "Onzelevens zijn geen punten op een lijn – een lijn die vandaag de dag wordtgeamputeerd door de onmiddellijke hebzucht van de ongekende wereldwijdekapitalistische orde – wij zijn geen punten op een lijn; wij zijn veeleer de middelpunten van cirkels. De cirkels omringen ons met testamenten die tot onszijn gericht door onze voorgangers sinds de Steentijd, en met teksten die niet tot ons zijn gericht, maar die wij kunnen aanschouwen – teksten uit de natuur, uithet universum – en ze herinneren ons eraan dat symmetrie samengaat met chaos, dat vindingrijkheid fataliteiten overvleugelt, dat wat gewenst is geruststellender is dan wat beloofd wordt."


Teksten en boodschappen lezen, al tekenend, uit de natuur, uit bloemen,... Dan moet het toch niet verwonderen dat een galerie vandaag kunstenaars uitnodigtdie werken met bloemen, die bloemen maken, schilderen, of althans proberen de -al dan niet bloedende- ziel van een bloem te vangen in werk. Omdat, John Berger indachtig, de bloemen ons iets te zeggen hebben.


Koen Van Synghel

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